Donner des soins ou rendre services à un proche atteint du cancer est ne tâche exigeante qui nécessite de mettre à contribution de nombreuses compétences et contraint à plusieurs ajustements dans votre vie quotidienne.
Il n’est pas toujours facile de s’occuper d’un malade sur une base régulière. Cela implique une grande générosité et souvent beaucoup de renoncement. Le lien d’affection avec le malade, qui peut être votre frère, votre fils ou votre ami, amène souvent à prendre des responsabilités supplémentaires, à assumer plusieurs rôles. Cette surcharge représente un risque dont on doit se préoccuper. Un fort sentiment de culpabilité, basé un idéal de soins qu’on souhaiterait offrir, peut aussi augmenter votre vulnérabilité en entretenant des comportements d’aide excessifs.
Ce n’est pas parce que vous aimez la personne que vous savez ce qu’elle vit et que vous êtes en mesure de bien l’aider. Il faut toujours aller vérifier auprès d’elle.
Dans un premier temps, il est très important de comprendre la condition du malade. Il convient de le consulter pour bien identifier ses besoins et s’assurer de l’aide qu’il désire recevoir. Dans un second temps, il peut être indiqué de faire appel à d’autres ressources pour compléter les services. Le fait de partager avec d’autres la responsabilité (CLSC, amis, membre de la famille…) permet de prévenir l’épuisement. Il ne faut pas perdre de vue le fait que la qualité des services est tout aussi importante que la qualité de la relation que vous entretenez avec la personne malade.
En tant qu’aidant, vous devez aussi définir ce que vous êtes prêts à offrir. Vos ressources personnelles ne sont pas inépuisables. Il faut agir de façon réaliste. Plusieurs façons d’aider s’offrent à vous :
Le malade vit souvent des perturbations physiques et émotionnelles qui contribuent à modifier ses humeurs, à changer ses états d’âme. Il est essentiel de bien ajuster votre niveau de communication. Plusieurs situations nécessitent un effort de compréhension et beaucoup d’empathie.
Par exemple, lorsque le patient :
Il faut alors rester calme, écouter, rassurer le malade sur le fait que vous avez bien entendu ce qu’il avait à vous dire et intervenir avec douceur, tact et diplomatie le plus possible. En cas de conflit, il peut s’avérer utile de faire appel à une tierce personne ou à un professionnel s’il y a lieu.
Les traitements associés au cancer s’échelonnent souvent sur plusieurs mois. Un engagement prolongé peut conduire parfois à une fatigue physique et/ou psychologique. Tout en prenant soin de l’autre, il est aussi important de prendre soin de soi. Il ne faut pas oublier vos propres besoins afin de pouvoir poursuivre les services et offrir le meilleur de soi au malade. Lorsqu’on est parent, le sentiment de culpabilité et d’impuissance sont souvent présents face à la situation.
Il importe d’être attentif aux changements qui peuvent survenir en vous, aux premiers signes d’épuisement. Des émotions intenses, incontrôlables de peur, tristesse, culpabilité; des comportements inhabituels d’impatience et d’irritabilité; des pensées sombres, du découragement; des sensations particulières d’étourdissement, de vertige, de grande fatigue. Si de tels symptômes apparaissent, prenez immédiatement les dispositions pour y remédier. Si la situation vous paraît insurmontable, il ne faut pas hésiter à le signaler à l’équipe impliquée dans le suivi oncologique et à consulter un médecin ou un professionnel de la santé.
Certaines fausses croyances peuvent vous amener à faire de mauvais choix, à négliger votre bien-être, à vous conduire à l’épuisement ou à infantiliser le malade.
En voici quelques exemples :
Source : Adaptation de la fiche d’éducation à la santé « Prendre soin d’un proche atteint de cancer» rédigée par l’équipe des psychologues en oncologie du CHUM dans le cadre du projet d’éducation à la santé de la DQPSEP, 2014.
Ce n’est pas parce que vous aimez la personne que vous savez ce qu’elle vit et que vous êtes en mesure de bien l’aider. Il faut toujours aller vérifier auprès d’elle.