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Cancer Testiculaire Canada

Aspects psychologiques

Réagir au diagnostic

Le diagnostic est tombé. Vous l’appréhendiez probablement suite à la découverte d’une bosse, mais vous souhaitiez une autre issue.

La nouvelle est déstabilisante à plusieurs égards. Les gens réagissent à un diagnostic de différentes façons.

Vous pouvez vous poser beaucoup de questions au moment du diagnostic, être en état de choc, vous sentir dépassé, accablé, effrayé ou fâché ou bien vous pouvez tout simplement ne pas y croire. Le diagnostic correspond à une perte de repères importante, souvent accompagnée d’anxiété. Il est subitement difficile de se projeter dans l’avenir. Ce qui était planifié semble s’écrouler.

Un diagnostic de cancer peut aussi soulever des peurs. Vous pourriez avoir peur de mourir, peur des changements que votre corps subira, des traitements douloureux ou bien de vous sentir mal. Vous pourriez aussi vous préoccuper de la réaction de vos amis et de votre famille et de comment vous allez faire pour gérer vos tâches, votre travail ou votre situation financière.

Certaines personnes se sentent isolées, même si elles sont entourées d’amis ou de membres de leur famille. D’autres ont l’impression que cela arrive à quelqu’un d’autre. D’autres encore comprennent difficilement ce que le médecin leur dit, et elles ont besoin qu’on leur répète la même information plusieurs fois.

Toutes ces réactions sont normales. Il est également normal que des émotions et des peurs semblables se manifestent à plusieurs reprises au cours de votre expérience du cancer.

Dans tous les cas, ce n’est pas un bon moment pour prendre des décisions importantes dans les différentes sphères de votre vie ou faire des choix qui auraient des conséquences significatives à long terme, comme quitter son emploi ou son amoureux/amoureuse, etc. Rappelez-vous que vous êtes sous le choc et que votre pensée peut être brouillée par des craintes et émotions variées.

Rassurez-vous, l’intensité des émotions actuelles va probablement s’estomper dans les prochaines semaines, quand vous aurez davantage de repères. S’adapter à une telle nouvelle prend du temps. Vos capacités d’adaptation se mettront en œuvre. Ainsi, avec le recul, vous serez plus en mesure de vous situer.

Nous vous conseillons d’attendre au moins de connaître votre traitement, ses implications et le rythme de vie que vous pourrez mener avant de prendre toute décision majeure par rapport à vos engagements. Des mesures peuvent être prises avec votre employeur ou votre institution d’enseignement pour vous permettre de suivre les traitements, sans conséquence majeure sur la suite de votre parcours. Pour l’instant, l’important est surtout de prendre soin de vous, de suivre les conseils de l’équipe médicale, de tenter de vous apaiser en vous centrant sur le fait que cette équipe fera tout en son pouvoir pour vous traiter. Prenez en note les questions qui vous restent en tête pour que vous puissiez les poser lors de votre prochain contact avec cette équipe. Concentrez-vous sur une étape à la fois et prenez le temps de vous reposer ou de vous défouler dans des activités qui permettent de vous libérer de vos émotions fortes, comme l’anxiété.

Chacun réagit au diagnostic à sa propre façon, mais l’annonce de la maladie soulève invariablement son lot de questions.

Pourquoi est-ce que ça m’arrive?

Il est normal de se demander pourquoi le cancer nous frappe ou frappe l’un de nos proches. Personne ne sait pourquoi. Le cancer est une maladie complexe et il est souvent impossible de savoir pourquoi les choses arrivent ainsi. Vous serez peut-être confronté à cette question tout au cours de votre expérience du cancer.

Il peut être utile de se rappeler que de savoir « pourquoi » ne changera rien à l’évolution de la maladie. Vous poser sans cesse cette question peut nuire à votre capacité d’adaptation. Votre précieuse énergie serait plus utile si elle servait à vous aider ainsi qu’à votre famille à faire face à la maladie. Essayez de vous concentrer sur le moment présent et sur la façon dont vous pouvez le mieux vous adapter à la situation que vous allez vivre. Si vous trouvez cela difficile, il pourrait être utile de parler à un conseiller ou à un membre de votre équipe de soins de santé.

Est-ce que j’éprouverai de la douleur?

Presque tout le monde se préoccupe de la douleur qui pourrait être causée par le cancer ou son traitement. Bien que certaines personnes éprouvent de la douleur, elles peuvent n’en ressentir que de temps en temps. Il y a des gens qui n’en ont pas du tout. On peut soulager et prévenir la douleur de plusieurs façons, alors vivre avec le cancer ne signifie pas vivre avec la douleur. Si vous craignez la douleur, ou si vous en éprouvez, parlez-en à un membre de votre équipe de soins. Ils sont là pour vous aider.

L’anxiété et la tristesse peuvent parfois vous rendre plus sensible à la douleur ou vous donner l’impression qu’elle s’intensifie. Apprendre à faire face à ces émotions peut aider à atténuer la douleur et à améliorer votre humeur. Trouver des façons de soulager la douleur peut aider à faire face à vos émotions plus facilement.

Vais-je mourir?

Lorsqu’elles reçoivent leur diagnostic, de nombreuses personnes atteintes de cancer et leur famille pensent à la possibilité de mourir du cancer. C’est une réaction normale. Des pensées de ce genre peuvent être envahissantes, surtout au début. Au fur et à mesure que la réalité de l’expérience du cancer au quotidien s’installe, bien des gens commencent plutôt à penser à vivre avec cette maladie. Changer votre façon de penser peut vous aider à trouver la force et les ressources vous permettant de faire face aux défis engendrés par le cancer.

Devrai-je attendre pour être traité?

Une fois que vous avez reçu votre diagnostic, il est normal de penser que vous devriez commencer à être traité immédiatement. Vous pouvez craindre que l’ajout de tests et de rendez-vous prenne trop de temps. Vous pouvez penser que vous devez prendre une décision tout de suite sur votre traitement.

Attendre que le traitement commence n’est pas facile. L’équipe de soins peut habituellement indiquer à peu près combien de temps dureront les tests. Dans la plupart des cas, vous avez le temps de recueillir des renseignements, de parler avec votre équipe de soins et de prendre des décisions sur le traitement qui vous convient le mieux.

Comment puis-je faire face à la situation?

Chaque personne fait face au cancer d’une manière différente. Le temps et la pratique peuvent vous aider à vous adapter à votre nouvelle réalité.

Ces conseils peuvent vous être utiles :

  • Renseignez-vous sur le type de cancer testiculaire dont vous êtes atteint et sur les méthodes de traitement. Prendre part au processus thérapeutique peut vous aider à vous sentir maître de ce qui se passe.
  • Exprimez vos émotions. Parlez à un ami ou à un membre de la famille en qui vous avez confiance, écrivez un journal ou un blogue ou bien exprimez-vous par la musique, la peinture ou le dessin.
  • Prenez soin de vous. Prenez du temps chaque jour pour faire quelque chose que vous aimez. Cela peut être aussi simple que de passer du temps avec un ami particulier, préparer votre repas favori ou écouter votre musique préférée.
  • Faites de l’exercice si vous vous en sentez capable et si votre médecin est d’accord.
  • Allez vers les autres. Les amis, la famille ou un groupe de soutien peuvent vous faire sentir que vous n’êtes pas seul pour traverser cette expérience du cancer.
  • Essayez de garder une attitude positive. Garder espoir peut améliorer la qualité de votre vie tout au cours de cette expérience du cancer. Être positif ça ne veut pas dire la même chose pour tout le monde. Cela ne signifie pas que vous devez être joyeux et plein d’entrain en tout temps. Vous pouvez être positif juste en étant conscient de ce que vous ressentez et en l’acceptant, même si vous êtes préoccupé, déprimé ou fâché.

Quels tests votre médecin effectuera-t-il?

Il est possible que votre médecin vous fasse passer une échographie du scrotum afin de confirmer le diagnostic. Des analyses du sang seront pratiquées, y compris celles pour détecter les « marqueurs tumoraux », appelés « alpha-foetoprotéine » (AFP) et « bêta-hCG » (BHCG).

Il aura recours à une radiographie pulmonaire et à la tomodensitométrie de l’abdomen et des poumons. Votre urologue fera les démarches nécessaires pour que vous ayez une chirurgie afin d’enlever le testicule, une procédure appelée « orchidectomie inguinale radicale ».

Rassurez-vous, l’intensité des émotions actuelles diminueradans les prochaines semaines, quand vous aurez davantage de repères. S’adapter à une telle nouvelle prend du temps

Aspects psychologiques

Les questions pratiques

Un cancer n’affecte pas que le corps ou les émotions. Il a également un impact sur le quotidien et peut soulever des questions plus terre à terre en fonction de votre situation personnelle.

Je dois m’absenter du travail pour subir mes traitements. Quels sont mes droits comme travailleur face à mon employeur ? Quels sont mes recours si j’estime ceux-ci lésés?

Vos droits comme travailleur varient selon votre statut d’emploi (ex : travailleur autonome, syndiqué ou non, permanent ou temporaire, etc.) et les conditions qui s’y rattachent. Selon votre situation particulière, votre syndicat, conseiller aux ressources humaines ou centre local d’emploi, pourra vous expliquer ce à quoi vous êtes admissible pendant vos traitements. Vérifiez également avec votre médecin traitant s’il considère que votre situation médicale entrave votre capacité à travailler normalement. Si oui, il pourra vous fournir un document officiel confirmant votre invalidité temporaire à l’emploi, ce qui vous sera bien utile lors des démarches administratives subséquentes auprès de votre employeur. Nous vous invitons donc à parler de votre niveau d’énergie et de votre niveau de bien être avec votre équipe médicale avant, pendant et après les traitements.

Vous avez l’impression d’être lésé dans vos droits comme travailleur face à la maladie? Consultez alors votre syndicat ou encore la CSST, qui s’occupe au Québec de la sécurité et du bien-être des travailleurs. Un travailleur social peut vous soutenir ou répondre à vos questions à ce sujet.

Je suis étudiant à temps plein ou à temps partiel, vais-je devoir abandonner mes cours ou les échouer ? Comment faire sinon?

Absolument pas ! La majorité des institutions d’enseignement se montrent d’une collaboration exemplaire dans ce genre de situations et propose plusieurs mesures afin de permettre à l’étudiant malade de reprendre ses cours ou d’obtenir un délai dans la remise de ses travaux. Il importe surtout de ne pas prendre de décision trop rapidement sous le coup de l’émotion, mais de rapidement consulter les instances de votre institution (registraire, directeur de programme, voire directement le ou les enseignants concernés) pour vous informer sur les mesures de soutien disponibles pour vous permettre de mener à terme votre projet d’études.

Et pourquoi ne pas en discuter également avec votre médecin traitant ? Dépendamment de votre niveau d’énergie, des effets secondaires des traitements et de votre réaction globale à la maladie, il verra avec vous quel niveau d’activité est le plus judicieux. Il pourra également vous fournir un certificat médical confirmant vos problèmes de santé et ses recommandations.

Certains d’entre vous préfèreront continuer une part de leurs activités, d’autres n’auront pas le choix de les arrêter à cause des traitements eux-mêmes (déplacement, etc.) ou de leurs effets. Soyez toujours attentif à vos besoins et aux signes qui vous indiquent que vous dépassez vos limites. Si les études vous manquent pour le contact avec vos collègues, n’hésitez pas à créer des situations sociales alternatives vous permettant de briser votre isolement (p.ex. repas entre amis). Pourquoi ne pas vous rendre sur les lieux scolaires aux heures de pause, simplement pour échanger avec ceux qui vous manquent ! Bien que vos repères aient grandement changé, la vie ne s’arrête pas! Elle doit simplement être adaptée à votre énergie actuelle et aux circonstances que la maladie impose !

Je suis père, dois-je expliquer à mes enfants ma maladie? Si oui, comment? Suis-je admissible à des services de répit, afin de pouvoir me concentrer sur ma guérison?

Nous vous recommandons fortement d’expliquer à vos enfants ce que vous vivez face à la maladie, dans des mots simples et adaptés à leur stade de développement. Par exemple, avec les plus jeunes, des métaphores ou des jeux de rôles avec des peluches peuvent être utilisés. Plusieurs recherches démontrent en effet que des explications simples et claires permettent à l’enfant de mieux gérer la situation et de vivre moins d’angoisse et d’insécurité au quotidien.

Certains parents pensent protéger les enfants en les gardant dans une ignorance, de peur de les alarmer. Gardez en tête que votre enfant se rend compte que quelque chose de grave se produit dans votre vie. Les enfants sont sensibles aux indices de leur environnement. Les garder dans l’ignorance pourrait avoir comme effet de les laisser s’imaginer le pire. Les enfants sont très bons pour se créer des scénarios catastrophes, souvent bien plus dramatiques et angoissants que la réalité. Il faut donc centrer vos explications sur des faits et messages rassurants, comme le fait que des médecins s’occupent de vous, qu’ils tentent de contrôler « la bibitte » qui habite en vous. Il est également important de transmettre aux enfants qu’ils n’y sont pour rien dans votre maladie. Laissez-les vous poser des questions et adaptez l’information livrée selon ces questions. N’en dites pas trop, le but étant de les rassurer.

Psychologues et travailleurs sociaux peuvent vous aider à vous préparer à cette discussion et vous accompagner pour la conduire, si vous en sentez le besoin. Au Québec, certains CLSC offrent aussi du soutien aux parents de jeunes enfants dont un des membres de la famille est aux prises avec un diagnostic de cancer (par exemple répit-gardiennage), vous pouvez vous informer directement à celui de votre quartier.

Les traitements et soins requis pour mon cancer ne sont pas disponibles dans mon secteur. Mon médecin traitant m’a référé dans un hôpital hors de ma région. Suis-je admissible pour une aide financière pour le transport et l’hébergement?

Les citoyens canadiens devant se déplacer à plus de 200km de leur domicile pour subir des traitements médicaux non disponibles dans leur région peuvent être admissibles à un remboursement de leurs dépenses de transport et d’hébergement, selon certains critères propres à chaque secteur. Dans certains cas, les frais engendrés par leur accompagnateur peuvent également être pris en compte. Cet accompagnement doit être clairement prescrit par le médecin traitant. Il est important de conserver tous ses reçus (frais d’essence, chambre d’hôtel, repas, etc.) et pièces justificatives. Le processus de remboursement est aussi propre à chaque région, mais il suffit généralement de contacter la comptabilité de l’hôpital de votre secteur. En cas de difficultés, un travailleur social peut vous aider à faire reconnaître vos droits.

Je connais présentement une baisse de revenus ou des difficultés financières, reliées à la maladie. Où puis-je recevoir de l’aide?

On dit que la maladie appauvrit. Les problèmes financiers sont souvent présents chez plusieurs jeunes adultes qui doivent quitter leur travail qui leur permettait d’aller aux études et de subvenir aux besoins de base tels qu’alimentation, habillement, transport. D’autres ne seront plus en mesure de payer leur logement, devront retourner chez leurs parents ou leur demander un support financier ou s’adresser à l’aide sociale. Ces problèmes s’ajoutent aux préoccupations liées à la maladie et demandent de l’énergie.

Certaines ressources peuvent vous aider. Demander de rencontrer un travailleur social à vos soignants qui pourra évaluer votre situation et vous recommander des ressources qui pourront vous aider. Vous pouvez également vous adresser à votre CLSC.

Vous avez entre 16 et 30 ans? Le Fonds Jason vient en aide spécifiquement à votre catégorie d’âge. Pour y avoir accès, vous pouvez contacter la Fondation Virage qui évaluera vos besoins et adressera votre demande d’aide. Vous n’appartenez pas à ce groupe d’âge, d’autres ressources existent également.

Ne restez pas seul avec ces préoccupations, en parler avec votre équipe soignante permet de briser votre solitude et de trouver des solutions!

J’ai quitté depuis peu le nid familial pour voler de mes propres ailes, mais mon diagnostic de cancer remet tout en question. Pourrais- je continuer à vivre seul de façon autonome et sécuritaire durant mes traitements? Devrais-je penser à retourner temporairement chez mes parents? Existe-t-il des services pouvant favoriser mon autonomie et mon maintien à domicile durant cette période?

Chaque situation est différente, mais il est bon de savoir avant tout que la grande majorité des jeunes peuvent continuer à vivre seuls, de façon sécuritaire, durant leurs traitements. Si cela vous inquiète, pourquoi ne pas en parler avec votre médecin traitant ou votre infirmière pivot, qui saura vous faire des recommandations adaptées à votre situation particulière ? Le soutien des proches est, par contre, primordial durant cette période difficile. Ainsi, plusieurs des jeunes choisissent de se rapprocher de leur famille afin de recevoir de l’aide. Essayez d’évaluer si votre sentiment d’autonomie, important dans la vie d’un jeune adulte, sera bridé si vous profitez de l’aide de vos proches. Une bonne communication avec eux sur vos besoins, vos attentes, sur ce qui est « trop » ou vous envahit permettra une meilleure adaptation des uns aux autres. On est toujours plus fort à plusieurs que seul!

À noter que les CLSC au Québec ou d’autres ressources au Canada offrent de l’aide au fonctionnement à domicile (après une chirurgie par exemple). Les services variant énormément d’un endroit à l’autre, vous pouvez vous informer directement auprès de ces centres ou demander l’aide de votre infirmière pivot ou travailleur social à ce sujet.

Source : Texte rédigé par une psychologue et une travailleuse sociale de l’équipe interdisciplinaire suprarégionale d’uro-oncologie du CHUM, 2014.

Aspects psychologiques

En parler à son entourage

Même si cela peut parfois être difficile, ce n’est pas à vous de prendre en charge les émotions des autres. Vous avez déjà à gérer vos propres émotions et les impacts de la maladie au quotidien, c’est bien assez comme ça. Rappelez-vous : c’est le cancer qui est responsable de leur peine, pas vous. Trop de patients se culpabilisent pour la détresse de ceux à qui ils tiennent.

Brisez le silence

Le cancer touche aussi ceux qui tiennent à vous et vous aiment. Ils vivent une expérience différente de la vôtre, souvent marquée d’impuissance, mais la maladie les affecte. Certains n’osent pas aborder le sujet avec vous, de peur de vous surcharger, pensant vous protéger. Ils restent pris avec le désir de vous aider, sans trop savoir comment s’y prendre, impuissants. Allez-y et brisez les tabous.

Ce silence n’est protecteur pour personne puisqu’il vous prive du soutien de vos proches tout en les empêchant de se sentir utiles ou rassurés. Sur le long terme, briser le silence s’avère donc bénéfique au bien-être de tous. Les autres comprendront bien vos réactions, vos impatiences, vos frustrations ou vos besoins, à partir du moment où vous les exprimez clairement. N’ayez pas peur d’être un fardeau. Si une communication fluide s’installe avec vos proches, ils seront eux aussi en mesure de vous indiquer leurs propres limites et besoins.

Il se peut que certains de vos proches composent plus difficilement avec votre cancer. Sachez que la plupart des services de soutien émotionnel offerts aux patients sont également disponibles pour les proches aidants. N’hésitez pas à faire part de vos inquiétudes face à la réaction d’un proche à votre médecin traitant, votre infirmière pivot ou celle supervisant votre traitement de chimiothérapie, ils sauront où les référer afin de recevoir de l’aide.

Parlez-en à votre rythme

Selon votre personnalité et votre situation actuelle, vous aurez envie ou non de partager rapidement la nouvelle avec les autres. Certains préfèreront s’isoler et n’en parler qu’à quelques personnes plus significatives. C’est tout à fait légitime de prendre le temps de saisir la nouvelle et ses implications avant de la divulguer aux autres. Tentez surtout de respecter votre rythme, vos souhaits et vos besoins par rapport au partage d’informations sensibles avec les autres. Certains trouvent difficile émotivement de devoir répéter à plusieurs personnes des faits qui demeurent confrontant pour eux. Nous vous recommandons de vous appuyer sur le soutien social dont vous bénéficiez, en vous entourant d’au moins une personne significative. L’avantage est de ne pas rester seul avec vos réactions face à un cheminement qui vous sollicite déjà beaucoup et qui comporte de nombreuses décisions à prendre. Demandez de l’aide si vous avez l’impression de perdre le contrôle.

Pensez au porte-parole

Pour vous aider à annoncer la nouvelle aux autres, n’hésitez pas à déléguer à un proche de confiance la responsabilité de les informer. Il sera votre porte-parole. Si vous en sentez le besoin, cette personne pourra continuer d’informer les autres sur l’évolution de votre état de santé, afin de vous préserver des réactions émotives et des nombreuses questions de l’entourage. Utiliser ainsi un porte-parole est une manière appropriée de mettre des limites claires face aux réactions des autres qui vous surchargent émotivement, si tel est le cas, tout en les gardant informés. L’utilisation des réseaux sociaux peut également permettre d’informer rapidement un grand nombre de personnes, en un seul envoi, tout en vous donnant le temps de choisir les mots et le langage à utiliser, ce qui est parfois plus difficile dans une conversation face à face. C’est une autre manière de se protéger des réactions émotives des autres à un moment où vous devez vous-mêmes vous adapter.

Nous vous conseillons de cibler ceux à qui vous souhaitez en parler. Il n’est pas nécessaire de divulguer votre situation médicale à tous (par exemple sur les médias sociaux). Tentez de vous positionner sur ce qui vous convient. Faites-vous confiance, vous vous connaissez assez pour décider.

Ce n’est pas à vous de prendre en charge les émotions des autres. Rappelez-vous que c’est le cancer et non vous qui êtes responsable de leur peine. Trop de patients se culpabilisent pour la détresse de ceux à qui ils tiennent.

Aspects psychologiques

Estime de soi et image corporelle

Le cancer peut changer votre apparence, de façon temporaire ou permanente. Certaines personnes prennent du poids ou en perdent. Il arrive que la chimiothérapie entraîne une perte des cheveux et des poils. Vous pouvez avoir subi une chirurgie pour enlever une partie de votre corps, et vous pouvez avoir des cicatrices. Il est possible que vous ayez maintenant une stomie dans le cadre de votre traitement.

Ces changements, même si vous êtes la seule personne à les voir, peuvent affecter l’estime de soi, c’est-à-dire la façon dont vous vous percevez. Pour de nombreuses personnes, l’estime de soi est étroitement liée à l’image corporelle, c’est-à-dire ce qu’on ressent face à son corps. Votre corps peut parfois vous envoyer une image qui n’est ni attrayante ni positive. Même si les effets du traitement ne sont pas visibles, les changements corporels peuvent quand même être troublants parce que « l’ancien corps » n’existe plus. Il peut être difficile de s’adapter à ces sentiments.

Vous pouvez avoir peur de sortir, d’être entouré d’autres personnes, d’être rejeté ou ne pas vouloir être intime avec votre partenaire. Vous pouvez être en colère, bouleversé ou triste.

Pour certains changements, comme la perte de poils et de cheveux due à la chimiothérapie, il pourrait être utile de vous rappeler que ce n’est que temporaire. Vous recommencerez probablement à paraître et à vous sentir comme avant une fois que le traitement sera fini.

D’autres changements, comme la perte d’une partie du corps ou des cicatrices chirurgicales, sont permanents. Vous aurez besoin de temps pour vous adapter. Les gens sont souvent préoccupés par ce que leur conjoint, leurs enfants, d’autres membres de la famille et leurs amis pensent de leur apparence. Ils peuvent craindre que les changements corporels les rendent peu séduisants, qu’ils effraient les membres de leur famille ou qu’ils nuisent aux rapprochements. Les changements que votre apparence a subis peuvent être difficiles à accepter pour vous et vos proches.
Faire le deuil de votre « ancien corps » et démêler toutes les émotions liées aux changements prend du temps. Il peut être utile de parler de ce que vous ressentez avec votre partenaire ou à un ami en qui vous avez confiance. Un groupe de soutien dont les participants ont vécu une expérience du cancer semblable à la vôtre peut vous permettre de discuter avec d’autres qui éprouvent les mêmes peurs et les mêmes inquiétudes que vous. Votre équipe de soins peut vous suggérer un conseiller professionnel ayant de l’expérience auprès des gens qui vivent avec des changements corporels et qui veulent accroître leur estime de soi.

Rester actif, rendre visite à des amis et pratiquer des activités que vous aimez peut vous aider à vous sentir mieux par rapport à votre image corporelle.

Pourquoi ne pas essayer une nouvelle coupe de cheveux, une coloration différente, d’autres produits esthétiques ou de nouveaux vêtements?

Votre équipe de soins peut vous suggérer d’autres options, comme l’usage d’une prothèse ou une chirurgie esthétique ou reconstructive, qui pourraient aider à résoudre les questions liées à l’apparence ou aux fonctions physiques.

Dites-vous que vous êtes plus que votre corps ou les changements qui l’affectent à cause du cancer. Vous avez de la valeur, peu importe votre apparence ou ce qui vous arrive.

Aspects psychologiques

Émotivité et aide psychologique

Toutes les étapes de la trajectoire de soins liée au cancer (investigation, annonce du diagnostic, marathon des traitements, etc.) apportent leur lot de défis qui vous sollicitent dans vos capacités d’adaptation. Le cancer est une nouvelle réalité qui s’impose et amène avec elle son lot de changements et de décisions à prendre dans les différents aspects de votre vie. Il est donc tout à fait normal que vous vous sentiez un jour ou l’autre débalancé et affecté par ce qui vous arrive. De nombreuses questions, réactions et émotions risquent de se présenter à vous. Celles-ci pourront vous surprendre, vous gêner, vous questionner par rapport à vous-mêmes et vos ressources/forces personnelles. Vous aurez peut-être parfois l’impression de ne plus vous reconnaître. Plutôt que de vous juger négativement quand ces réactions surviennent, gardez en tête que traiter un cancer demande également de prendre soin de soi au plan psychologique !

Savoir s’écouter

Différents moyens peuvent être utilisés pour vous aider à mieux vous adapter et vous sentir. Par exemple, tentez d’être à l’écoute de votre niveau d’énergie et de vos émotions pour établir un rythme de vie qui vous convient. Tentez également de cibler les moyens qui vous ont été utiles par le passé pour traverser d’autres périodes difficiles. Vous connaissez mieux que quiconque ce qui vous fait du bien. Essayez de multiplier l’utilisation de ces moyens dans votre quotidien, pour autant qu’ils ne nuisent pas à votre santé ou à votre traitement. Par exemple, si le sport vous a toujours permis de vous défouler, tentez de vous maintenir actif!

Ceci dit, bien évidemment, évitez l’alcool et les drogues. Même si certains peuvent vouloir les utiliser pour se détendre ou oublier leurs problèmes, ils n’ont qu’un effet temporaire et ne règleront pas vos difficultés émotives, en plus de nuire à votre état de santé.

Savoir s’entourer

On conseille également de s’entourer de gens qui vous font du bien, que ce soit des amis ou votre famille, et de maintenir une communication fluide avec eux tant sur ce que vous ressentez que sur vos besoins et attentes. On vous le répètera : c’est le temps de vous appuyer sur vos proches. Votre entourage veut probablement connaître clairement quels sont vos besoins, vos attentes et vos limites. Utilisez le soutien de vos proches pour déléguer des tâches qui vous en demandent trop. Le soutien social est une grande aide psychologique!

Vous constaterez peut-être que l’attention des proches, très présente au départ, s’atténue avec le temps. Ils sont plongés dans leur propre réalité et c’est bien normal! Ne vous gênez cependant pas pour exprimer vos besoins et attentes au fil du temps. Lorsqu’une bonne communication est établie, on peut tout se dire.

N’hésitez pas non plus à rappeler à vos proches que d’autres sujets que votre cancer continuent de vous intéresser ! Dans cette perspective, se concentrer sur d’autres aspects de la vie sur lesquels vous avez plus de contrôle pourrait être bénéfique.

Si vous vous sentez stressé ou anxieux, vous pouvez aussi vous tourner vers des méthodes de relaxation. Les techniques de respiration profonde, la méditation laïque (ou pleine conscience) et le yoga ont notamment fait leurs preuves pour diminuer l’anxiété. Certains décident, par exemple, d’essayer des activités comme le yoga. Informez-vous autour de vous sur les services offerts à cet effet. Selon votre niveau d’énergie à respecter, l’exercice physique peut également avoir un impact positif sur votre système nerveux! Continuez d’être actif!

Aide professionnelle

Essentiellement, la décision de rencontrer un professionnel, comme un psychologue, vous appartient. Certains jeunes adultes avec un cancer se sentent différents et incompris de leurs amis ou gens de leur âge, même s’ils essaient de partager leur expérience avec eux. Solliciter l’aide d’un psychologue spécialisé en oncologie ou participer à un groupe de soutien avec d’autres patients peut aider à traverser les étapes de la maladie. Ils aident à se situer et à développer des façons d’aller de l’avant dans votre vie et vos traitements.

Le psychologue en oncologie a pour rôle principal d’évaluer la détresse psychologique ou les répercussions psychologiques du cancer sur vous et votre entourage à toutes les étapes de la maladie. Son intervention vise essentiellement à soulager la souffrance et à favoriser votre adaptation. Il cherche à vous aider à développer des moyens (stratégies adaptatives) pour faire face aux étapes du cancer et retrouver une qualité de vie, à partir de qui vous êtes. Le psychologue peut aussi vous soutenir dans la compréhension des changements dans vos relations et dans les discussions à mener avec vos proches.

N’hésitez pas à parler de vos préoccupations avec votre équipe traitante qui pourra cibler vos besoins et vous diriger vers la ressource professionnelle qui vous convient. Est-ce un psychologue, un travailleur social ou une sexologue que vous devriez consulter ? L’expression de vos besoins permettra de le déterminer.

Certains signes peuvent amener votre équipe traitante à vous encourager à consulter une ressource professionnelle, signes qui se rapportent à un niveau de détresse psychologique important à considérer. Parmi ces signes, notons l’insomnie, la perte d’appétit, des maux de ventre ou nausées non expliqués par une cause médicale, la perte d’intérêt, des difficultés de concentration, une irritabilité, un isolement, etc. Au niveau de vos pensées, si vous avez tendance à vous culpabiliser pour le cancer ou si vous pensez que le « pire se produira », on pourrait également vous proposer une aide psychologique pour vous aider à traverser plus facilement l’expérience du cancer. Il en sera ainsi si vous avez des idées noires, un historique de déprime/dépression ou si vous ressentez un découragement important à l’une ou l’autre des étapes de votre parcours. Toute anxiété, toute tristesse, tout découragement ou toute autre émotion qui revient souvent, qui perdure dans le temps ou qui se présente de façon très intense, jusqu’à nuire à votre fonctionnement global mériterait d’être adressée par une ressource professionnelle.

Le but n’est surtout pas de vous juger, mais bien de vous permettre d’avoir une aide appropriée pour retrouver une qualité de vie appréciable malgré le cancer. Osez essayer ces ressources proposées et vous serez, ensuite, en mesure de juger si elles vous conviennent. Ne restez pas seul avec votre détresse, votre équipe médicale se préoccupe de vous en tant qu’individu.

Vous aurez peut-être parfois l’impression de ne plus vous reconnaître. Plutôt que de vous juger négativement quand ces réactions surviennent, gardez en tête que traiter un cancer demande également de prendre soin de soi au plan psychologique !

Aspects psychologiques

Stress et cancer

Le cancer peut être un événement très stressant de la vie. Attendre un diagnostic, vous faire dire que vous avez le cancer, faire face au traitement et à ses effets secondaires, être anxieux par rapport à votre travail et à votre situation financière et vous inquiéter de ce que l’avenir vous réserve sont tous des éléments qui peuvent déclencher un grand stress dans votre vie.

Apprendre à maîtriser le stress peut vous aider à vous sentir moins fatigué et anxieux, à améliorer votre qualité de vie et à faire face à la situation.

Stress

Le stress est une réaction normale quand on se sent dépassé par les exigences du monde qui nous entoure. Le stress, c’est plus qu’une réaction physique ou émotionnelle. Il peut affecter notre corps, nos émotions et notre façon d’agir.

Symptômes physiques du stress

  • Maux de tête, tension ou douleur musculaire
  • Douleur thoracique
  • Fatigue ou troubles du sommeil
  • Perte d’intérêt sexuel
  • Brûlures ou dérangements d’estomac
  • Pression artérielle élevée

Symptômes émotionnels du stress

  • Irritabilité
  • Colère
  • Anxiété
  • Agitation
  • Tristesse, dépression
  • Troubles de la concentration
  • Manque d’intérêt, faible motivation

Comportements pouvant être liés au stress

  • Abus d’alcool ou de drogue
  • Tabagisme
  • Isolement
  • Manger trop ou pas assez
  • Provoquer des situations déplaisantes, « des chicanes » ou argumenter
  • Pleurer sans arrêt

Si vous avez de la difficulté à faire face à la situation, n’ayez pas peur de demander de l’aide. Le soutien de votre famille et de vos amis peut vous réconforter, et ils pourraient savoir comment y parvenir. Si vous n’êtes pas à l’aise d’en discuter avec un membre de votre famille ou un ami, un conseiller ou une personne ayant une expérience semblable peut aussi vous aider.

Avec l’autorisation de la Société canadienne du cancer

Aspects psychologiques

Le sommeil

Le sommeil est un élément précieux pour faire face aux divers traitements qui occasionnent de la fatigue. Tout comme l’alimentation et l’activité physique, la qualité et le nombre d’heures de sommeil sont vraiment des clés à considérer pour se rétablir.

Voici quelques suggestions afin de conserver une bonne qualité de sommeil :

  • Éviter la caféine 4 à 6 heures avant le coucher;
  • Éviter de fumer avant le coucher et lors des réveils la nuit;
  • Éviter de prendre de l’alcool avant le coucher;
  • Éviter les repas lourds et le sucre avec le coucher;
  • Faire de l’exercice physique régulièrement mais au bon moment;
  • Aménager sa chambre confortablement (température, bruit, lumière);
  • Limiter l’utilisation de médicaments pour dormir.

Il est fréquent que les personnes atteintes de cancer présentent des difficultés à dormir. Voici quelques conseils afin d’y remédier :


  • Réservez au moins une heure pour vous détendre avant l’heure du coucher afin de diminuer l’activation et induire la somnolence. Faites des activités pour vous préparer au sommeil (ex. lire, regarder la télé, écouter de la musique)
  • Allez au lit seulement lorsque vous êtes somnolent.
  • Si vous êtes incapable de vous endormir ou de vous rendormir à l’intérieur de 20 à 30 minutes, quittez le lit et allez dans une autre pièce :
    • Faites des activités favorisant la somnolence;
    • Ne retournez pas au lit trop rapidement;
    • Répétez cette étape aussi souvent que nécessaire.
  • Quittez le lit à la même heure chaque matin :
    • Utilisez un réveille-matin;
    • Faites-le même les fins de semaine et peu importe la quantité de sommeil obtenue.
  • Réservez votre chambre uniquement pour le sommeil et les activités sexuelles :
    • Évitez de manger, regarder la télé, travailler, naviguer sur Internet ou lire dans la chambre à coucher.
  • Évitez de faire des siestes :
    • Faites des activités stimulantes lorsque la somnolence survient (ex : prendre une marche).

Si vous êtes en perte d’énergie et que vous croyez qu’une sieste s’impose, il est recommandé de le faire avant 15 heures, d’utiliser votre lit et de vous limiter à une heure maximum. Les suggestions précédentes devraient également être respectées (ex: sortir du lit si le sommeil ne survient pas à l’intérieur de 20 à 30 min).

Source : Texte rédigée par une kinésiologue en oncologie du CHUM, 2014.

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