Il est normal de s’inquiéter de sa sexualité quand on apprend un diagnostic de cancer du testicule. Le testicule est quand même relié à la capacité d’avoir des enfants, à la masculinité et à la testostérone, hormone du désir sexuel!
Autant répondre maintenant à la question que vous vous posez : le cancer du testicule n’aura pas d’incidence directe sur la fonction érectile.
Mais la phase de désir sexuel peut être affectée par la maladie. Bien souvent, le stress, la dépression et l’anxiété reliés à la maladie vont contribuer à une baisse de désir sexuel et une perte d’intérêt pour l’intimité sexuelle. La peur de l’échec et l’anxiété peuvent être associées à la peur de ne pas avoir d’érection, la peur de ne pas répondre aux attentes de votre partenaire ou encore la peur de ne pas être un bon amant. Ce sont toutes ces peurs qui auront une influence sur l’érection.
Ce n’est donc pas le cancer du testicule qui va avoir des conséquences mais plutôt les impacts psychologiques reliés à l’anxiété de performance!
Le type de cancer, sa localisation et son étendue détermineront les impacts sur la qualité de vie sexuelle. Dans la majorité des cas, les perturbations sur la fonction sexuelle, si elles sont présentes, disparaitront avec le temps.
Bien que rares, certains traitements pourraient entraîner une modification de la phase d’orgasme. L’anéjaculation, l’éjaculation rétrograde et une diminution du volume de l’éjaculat pourraient être observés.
Dans un contexte de cancer, parler de sa vie sexuelle peut s’avérer un défi supplémentaire à relever. Plusieurs personnes auront tendance à se replier sur elles-mêmes plutôt que d’échanger sur leurs préoccupations concernant la sexualité avec leur partenaire. Là encore, ne sous-estimez pas le pouvoir d’une communication saine.
Ce n’est pas le cancer du testicule qui va avoir des conséquences mais plutôt les impacts psychologiques reliés à l’anxiété de performance.
En matière de cancer testiculaire, on entend vraiment toutes sortes de bêtises. Certains mythes peuvent contribuer à entretenir des idées fausses concernant la sexualité et le cancer et nuisent à l’intimité et aux activités sexuelles. En voici quelques-uns :
Les relations sexuelles après traitement favorisent le retour du cancer.
Non. Les activités sexuelles n’influenceront pas le risque de récidive ni de propagation de la maladie.
Le cancer peut se transmettre au partenaire
Non. Le cancer ne se transmet pas au partenaire lors des activités sexuelles. Le cancer n’est pas une maladie contagieuse comme le sont le rhume ou la grippe.
Toutefois, il se peut que certains traitements comme la chimiothérapie vous obligent à prendre certaines précautions comme le port du préservatif pendant quelques jours (au moins 4 jours). L’élimination des médicaments de chimiothérapie se fait par les liquides biologiques que sont le sperme, la salive, l’urine et la sueur. Ces liquides peuvent entrer en contact avec votre partenaire.
Le cancer va mettre fin à ma vie affective
En règle générale, une relation de couple stable aura les ressources nécessaires pour traverser la période du cancer. La communication des attentes et des besoins concernant la sexualité permettra de trouver des solutions pour avoir une qualité de vie sexuelle satisfaisante. De plus, l’intimité sexuelle passe par l’intimité relationnelle où le respect, la tendresse et l’estime mutuelle entre les conjoints font partie de la relation de couple. Apprendre à faire équipe et se laisser influencer par son conjoint, ne pas prendre pour acquis les petits gestes affectueux et s’entraider, tenir compte de l’opinion de l’autre, la respecter, trouver ensemble des solutions, partager et résoudre les conflits en faisant de part et d’autre des compromis sont tous des éléments qui contribueront à maintenir une relation de couple satisfaisante. Le principal objectif pour le couple est de créer une ambiance qui encourage chacun à parler en toute honnêteté de ses convictions, de ses besoins et de ses attentes afin de trouver le meilleur compromis qui soit satisfaisant pour les deux.
Le diagnostic est un bouleversement à plus d’un titre, et la sexualité n’y échappe pas. Prendre le temps d’exprimer ce que vous ressentez, de faire part de vos attentes et de vos besoins concernant la sexualité pourrait vous permettre d’identifier des solutions pour améliorer l’intimité et les activités sexuelles.
Certaines questions pourraient s’avérer utiles pour mieux cerner vos besoins et faciliter les échanges :
Il n’y a pas de bons ou mauvais moments pour aborder les effets secondaires des traitements sur la sexualité avec un(e) éventuel(le) partenaire. Il faut simplement se sentir à l’aise et choisir le moment propice, habituellement un moment calme dans un contexte serein.
En matière de nouvelles rencontres, l’impact dépendra de votre attitude face à votre situation. En règle générale, le cancer du testicule ne devrait pas affecter votre vie sexuelle ni avoir d’impact sur votre partenaire. Le cancer n’est pas la cause principale d’un rejet. Personne n’est à l’abri du rejet. Il existe toutes sortes de motifs qui font que la personne convoitée ne s’intéresse pas à vous. Votre intérêt pour une personne dépend lui aussi de plusieurs facteurs.
De même, avec ou sans cancer, il est normal d’appréhender une première relation sexuelle. Faire bonne impression et se montrer à la hauteur des attentes peuvent causer de l’anxiété à vouloir performer. Prendre le temps qu’il faut, être patient et réaliste, créer une ambiance propice aux rapprochements sont autant de moyens qui vous aideront à diminuer votre appréhension de ce premier rendez-vous.
En cas de problème, évitez de chercher conseils auprès de personnes non compétentes ou de sites web qui ne sont pas reconnus. Les sites web de même que certaines boutiques regorgent de produits de toutes sortes qui prétendent pouvoir guérir ou remédier aux différents problèmes sexuels. Ces produits pourraient être dangereux et nuire à vos traitements ou à votre médication. Avant de prendre de tels produits, la prudence est de mise ! Il faut en parler à votre équipe soignante.
Outre votre médecin, la consultation auprès d’un sexologue spécialisé en oncologie pourra vous être d’une grande aide.
Source: Texte rédigée par une sexologue spécialisée en oncologie de l’équipe interdisciplinaire suprarégionale d’uro-oncologie du CHUM, 2014.
Il n’y a pas de bons ou mauvais moments pour aborder les effets secondaires des traitements sur la sexualité avec un(e) éventuel(le) partenaire.
Le traitement du cancer de l’adolescent et du jeune adulte s’est considérablement amélioré et les avancées de la médecine ont permis une augmentation du taux de guérison. Même si l’annonce des traitements est lourde et qu’il est difficile dans ces moments de se projeter dans le futur, il est important de penser à l’après. La possibilité de devenir un jour parent est une vraie préoccupation pour les malades atteints d’un cancer du testicule. Il est essentiel que les patients prennent connaissance des moyens de préserver leur fertilité avant de débuter leurs traitements.
Les traitements entrepris pour combattre le cancer peuvent se traduire par un recours à la chirurgie, radiothérapie et /ou chimiothérapie. Ils visent à tuer les cellules cancéreuses en évitant, autant que possible, de détruire les cellules saines. Les traitements peuvent altérer la fonction de reproduction et provoquer une perte provisoire ou permanente de fertilité.
Le risque de stérilité dépend du traitement, de sa durée, et des doses utilisées. Il est par ailleurs très variable d’un individu à l’autre. Ce risque dépend de la tolérance au(x) traitement(s) des cellules souches qui produisent les spermatozoïdes. Des contrôles réguliers de sperme après une longue période suite à la fin du traitement permettent de vérifier l’évolution de la production spermatique.
La conservation des spermatozoïdes est une méthode efficace de préservation de la fertilité masculine. Mise en place dès les années 70, cette technique consiste à prélever les spermatozoïdes du patient avant toute exposition à la toxicité des traitements du cancer et à les congeler en vue de leur utilisation ultérieure.
L’oncofertilité est le domaine de la médecine dédié à la préservation de la fertilité chez les personnes atteintes de cancer.
La conservation des spermatozoïdes à travers la congélation de sperme est une option accessible et souvent efficace pour les jeunes adolescents et les hommes adultes.
Il est recommandé d’entamer la procédure de préservation de la fertilité avant d’entamer les traitements de chimiothérapie ou de radiothérapie et/ou l’intervention chirurgicale afin de conserver des spermatozoïdes d’une meilleure qualité. Les laboratoires habilités à réaliser ce type de prélèvement sont capables de travailler en urgence, même quelques jours avant le début du traitement.
Tout patient souhaitant préserver sa fertilité doit prendre rendez-vous dans un laboratoire ayant l’autorisation pour congeler et conserver le sperme.
En cas d’impossibilité de prélèvement de sperme ou dans certains cas particuliers (atteinte de la moelle épinière, paraplégie, masturbation non effective), des techniques d’aide au recueil de sperme telles que le vibromassage ou l’électrostimulation peuvent être proposées. De plus, il est possible de procéder à une intervention chirurgicale pour aller prélever le sperme directement à partir de l’épididyme (Ponction transcutanée épididymaire appelée PESA) ou du testicule (extraction du sperme testiculaire appelée TESE).
Si après analyse la qualité de l’échantillon est jugée insatisfaisante, il se peut qu’il soit nécessaire de recueillir un deuxième échantillon de manière à optimiser les chances de réussite de la congélation.
Une fois congelé, le sperme peut être conservé aussi longtemps que le patient le désire, sans altération du pouvoir fécondant.
Chaque année, le patient doit renouveler son souhait de poursuivre ou non la conservation de ses échantillons. À tout moment, le patient peut demander à mettre fin à la conservation. Les produits conservés seront par conséquent détruits ou si le patient y consent, utilisés dans un cadre de recherche.
Pour les résidents québécois, les coûts relatifs à la congélation du sperme d’un homme qui doit subir des traitements pouvant nuire à la production de spermatozoïdes sont couverts par le programme québécois de procréation assistée. Ces services publics sont accessibles gratuitement dans les hôpitaux et dans les cliniques privées.
Dans le reste du Canada, il n’y a pas de couverture et les prix sont fixés individuellement par les cliniques. Il est nécessaire de communiquer avec une clinique spécialisée dans les traitements de l’infertilité pour connaitre les tarifs.
Plusieurs centres offrent les services de prélèvement et de conservation des échantillons de sperme : http://www.hc-sc.gc.ca/dhp-mps/compli-conform/info-prod/don/can_semen_est-eta_can_sperme-fra.php
Source : Adaptation d’une brochure d’information de la Clinique Ovo, Montréal.
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