Fin des traitements

On m’annonce la fin des traitements. Les autres autour de moi se réjouissent, mais je n’arrive pas à ressentir la même joie. Est-ce normal de ne pas simplement me réjouir? 

Tout à fait ! Les autres sont heureux et rassurés de vous savoir rescapé de cette maladie qui fait peur! Par ailleurs, vous, vous venez de traverser un marathon qui vous a sollicité considérablement tant au plan physique que psychologique. La fatigue se fait souvent ressentir, quand la pression retombe et que le « danger » s’éloigne. Elle s’ajoute à la fatigue associée aux traitements. Pour beaucoup, la joie n’est pas nécessairement l’unique émotion ressentie. Vous portez en vous une expérience qui vous a marqué et qui a pu être associée à des craintes ou toute autre émotion désagréable. Les patients vivent souvent une certaine ambivalence à la fin des traitements, partagés entre les préoccupations et la joie d’en avoir fini. 

Si vous demeurez inquiets par rapport à une récidive ou à votre santé en général, gardez en tête que l’équipe médicale assurera un suivi régulier avec vous. Tentez de vous ramener au moment présent. Redéfinir ses priorités et foncer vers des projets qui vous tiennent à cœur, à votre rythme, vous permettra de sentir que vous êtes vivants. Peu à peu, en vous réinvestissant dans vos anciens et nouveaux projets, tout en recevant des résultats de scan positifs, l’angoisse de la récidive devrait s’atténuer. Il se peut que certaines périodes annuelles demeurent plus sensibles à l’angoisse, telles que la date du diagnostic, l’attente de résultats de scan, etc. Dans ces temps, tentez de vous occuper à des activités qui vous apaisent ou vous changent tout simplement les idées. Cette expérience est en vous, on ne peut l’effacer, mais des moyens d’atténuer la peur et l’angoisse existent. C’est à vous d’explorer ce qui vous convient individuellement. 

C’est parfois à ce moment que certains ressentent le besoin de consulter une aide professionnelle. Il n’est pas anormal de ressentir des émotions contradictoires ou de l’anxiété. En effet, il peut être difficile de réintégrer les rôles (étudiants, travailleurs, amoureux, etc.) que vous occupiez avant l’épisode du cancer, comme si rien n’avait changé, ou encore de contenir la peur de la récidive. Certains trouvent qu’ils ont changé au point de ne plus se sentir bien dans leurs anciens rôles. N’hésitez pas à utiliser cette période de transition pour opérer des changements dans votre vie. Le cancer est une expérience marquante qui peut vous faire réfléchir sur vous et votre avenir. Vous ressourcer et prendre le temps de vous remettre de cette fatigue devrait cependant être votre premier défi. Vous trouverez sans doute vos réponses avec le temps. Si cette période transitoire vers le « retour à une vie dite normale » devient source de détresse psychologique (remettre l’hyperlien de la détresse psy) pour vous, n’hésitez pas à consulter en psychologie.